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8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 08:45
L'intersyndicale Amora-Maille a été reçue, hier, à Paris par un conseiller de Christine Lagarde, ministre de l'Economie. Un rendez-vous dont elle est sortie déçue mais toujours mobilisée.

L'intersyndicale CFDT-FO Amora-Maille ne désarme pas. Hier, c'est de nouveau à Paris qu'elle est allée défendre les 244 postes menacés par le projet de restructuration du groupe Unilever, prévoyant notamment la fermeture des sites de Dijon et Appoigny (Yonne).
Les quatre délégués syndicaux Bernard Deschamps, Sylvain Pépin, Jean-Pierre Cordier et Patrick Dubois ont en effet retrouvé dans la capitale Christian Claude, secrétaire national de la fédération agroalimentaire de la CFDT et Christian Crétier, son homologue de Force ouvrière.
« Nous tenons parole »
Après une réunion de préparation le matin, la délégation a été reçue pendant un peu plus d'une heure au ministère de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi par un conseiller de la ministre Christine Lagarde.
« Nous avions promis de solliciter les plus hauts niveaux de l'Etat. Nous tenons parole », résume Jean-Pierre Cordier. « Nous avions besoin de savoir clairement si les pouvoirs publics pouvaient empêcher la fin de l'activité à Dijon et Appoigny. La réponse a été négative, d'autant que d'autres cas similaires ont précédé celui d'Amora, ceux de LU ou Arcelor Mittal par exemple. » Le conseiller de la ministre a tout de même assuré la délégation syndicale qu'il pouvait « l'aider d'une autre façon, par exemple en insistant auprès de la direction pour le reclassement des salariés ».
« Il était également d'accord avec nous pour avoir une attention toute particulière sur le récent Pôle de recherche et de développement et sur le site d'Appoigny où le bassin d'emploi est dans une situation très difficile », souligne pour sa part Sylvain Pépin.
« Esclavage moderne »
Si elle ne « baisse pas les bras », l'intersyndicale reste particulièrement remontée face à un plan de restructuration dont certains aspects inspirent à Jean-Pierre Cordier les mots d'« esclavage moderne. Il est insupportable d'écouter la direction dire que son plan de suppression de postes va lui permettre d'économiser près de 13 M d'euros utilisés ensuite pour faire de la pub et du marketing sur des produits de marque Amora-Maille…, dont 35 % sont ou seront bientôt faits à l'étranger. Je ne comprends pas non plus que le chef de l'Etat lui-même tienne des propos très durs sur les patrons voyous et qu'ensuite on laisse de grands groupes comme Unilever supprimer aussi brutalement plus de 200 postes. Mais sur ce point précis, le conseiller de Mme Lagarde nous a répondu que le plan d'Unilever était prévu de longue date et qu'il n'y avait donc pas d'amalgame à faire avec les propos de Nicolas Sarkozy ».
La « coquille vide » de Fauverney
L'intersyndicale ne croit guère plus à la reconversion des emplois Amora sur la plate-forme FM Logistic à Fauverney, « une coquille vide » selon Sylvain Pépin, « d'autant que FM Logistic a annoncé en décembre qu'elle allait supprimer d'ici à 2010 la quasi-totalité de ses 489 emplois de sa plate-forme de Woippy, près de Metz. Comment pourrait-elle alors créer des postes en Côte-d'Or ? Il y a là, au minimum, une curieuse anomalie ».
L'intersyndicale compte désormais s'inscrire pleinement dans la journée nationale d'action sociale du 29 janvier.
Le blocage des trois sites de production bourguignons est clairement envisagé.
« A force de se sentir écouté nulle part, le ton va forcément finir par monter », conclut Jean-Pierre Cordier.
Frédéric JOLY
Le bien Public,le 08 janvier 2009
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