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6 mars 2009 5 06 /03 /mars /2009 09:51
L'expert-comptable doute de l'efficacité de la restructuration d'Amora-Maille.

Sans être une charge contre le plan de restructuration d'Amora-Maille,le rapport d'expertise comptable du cabinet Legrand Fifuciaire,mandaté début janvier par le comité central d'entreprise,doute à terme de son efficacité et le considère "disproportionné" ,eu égard à la "casse social" qu'il provoque.Au nom de la sauvegarde de la compétitivité,le numero 1 européen des produits condimentaires( 205 millions d'euros de chiffre d'affaires) a décidé,le 20 novembre,d'arrêter l'exploitation de ses usines de Dijon (Site historique et capital de la moutarde) et d'Appoigny,ainsi que celle de son centre logistique,entrainant la suppression de 244 poste sur un effectif global de 453 personnes.
Le document d'expertise,remis officiellement le 17 février et que nous avons pu consulter auprès de différentes sources,établit déjà un constat :"Amora-Maille est une entreprise profitable."Son resultat d'exploitation croît régulièrement depuis 2003,pour s'établir à près de 42 millions d'euros en 2007.Les bénéfices,sans suivre la même ascension,progresse également ,passant de 22 millions d'euros en 2006 à plus de 25 millions l'année suivante,soit une rentabilité nette de 12,2%.Les analyste du cabinet Legrand Fiduciaire vont jusqu'à comparer ces bons resultats à ceux des deux principaux concurrents,Heinz-Bénédicta et Lesieur,et demontrent que ceux d'Amora-Maille leur sont largement supérieurs,tant en termes de rentabilité d'exploitation que de rentabilité nette.

Concurrence des marques
Au final,ils s'interrogent sur la pertinence de l'argument de sauvegarde de la compétitivité,non sans avoir rappelé que sur le fond de crise internationale,Unilever,la maison mère d'Amora-Maille,dégage au titre de 2008 pas moins de 5.29 milliards d'euros de bénéfices(+28%).
"Mais,alors,comment justifier la restructuration ?",interroge le rapport."Confronté à une baisse constante de nos parts de marché en France,nous voulons réduire jusqu'à 13 millions d'euros par an les coûts de production en externalisant notre logistique et en concentrant certaines de nos fabrications sur l'unité de Chevigny-Saint -Sauveur,tout près de Dijon(Le Grand Dijon),pour les réinjecter en publicité et promotion",explique Hervé Laureau,le président d'Amora-Maille.Présent avec une gamme de condimentaire très large,le fabriquant subit de plein fouet la concurrence et veut abaisser ces coûts de 400 à 260 euros la tonne en se produisant plus que du vinaigre,de la mayonnaise,de la moutarde et des cornichons.La réorganisation industrielle proposée prévoit le ketchup soit délocalisé en Espagne et les différentes sauces d'accompagnement sous-traitées.
Pour réussir son rebond en termes de ventes,espéré à hauteur de 24 millions d'euros de chiffres d'affaires supplémentaires,Amora-Maille dépend uniquement du savoir-faire d'Unilever,qui commercialise l'ensemble de sa production.Or,par le passé,le géant de l'agroalimentaire n'à guère dévoloppé une stratégie éfficace pour sa filiale.Le cabinet Legrand Fifuciaire pointe les nombreuses erreurs qui auraient été accumulées ces dernières années : "Communication trop globale,soutien très insuffisant aux marques locales,mauvais choix de packaging,force de vente inexpérimentée,visites de magasins trop irrégulières,manque d'attractivité du rayon condiments.....",Hervé Laureau ne dément pas ces cirtiques. Il évoque même des "ratages" dans l'innovation et le positionnement de certains produits,précisant toutefois qu'Unilever entend dorénavant "corriger le tir en s'en donnant les moyens"
(Licencier des ouvriers qualifiés,fermer un site historique,etc ... et à cause de qui ? )
L'expertise comptable doute néanmoins des résultats escomptés."Il n'y a pas de relation mécanique des dépenses de publicité sur les parts de marché et la directon sous-estime la capacité de réaction des concurrents",souligne notamment le rapport.

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