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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 12:20

Sa position n'a pas changé : l'usine de Gémenos doit fermer.

Olivier Leberquier, Gérard Cazorla (CGT Fralib) et Jean-Luc Bindel (Fédération agroalimentaire) ont été reçus.

Olivier Leberquier, Gérard Cazorla (CGT Fralib) et Jean-Luc Bindel (Fédération agroalimentaire) ont été reçus.

Photo GHM

Une délégation d'une dizaine de Fralib a été reçue hier par le PDG du groupe Unilever, Bruno Witvoët, à la Maison de la chimie, à Paris. Elle a saisi l'occasion du comité de groupe, qui réunit chaque année la direction nationale et les organisations syndicales. Cette rencontre, d'environ deux heures, dans un climat évidemment tendu, n'a pas fait avancer le dossier.

"La direction est autiste. Elle défend son projet de fermeture de l'usine avec des arguments économiques fallacieux et mensongers", s'emporte Olivier Leberquier, délégué syndical CGT. Hier, les Fralib avaient envoyé des délégations sur les sept sites de production Unilever. Sur certains d'entre eux, les salariés ont débrayé pour les rencontrer.

Décision demain

Dès demain, les salariés de Fralib diront s'ils acceptent ou non "l'accord de méthode", permettant aux partenaires sociaux de fixer les modalités de discussions en vue d'un plan social. Leur réponse sera très vraisemblablement négative. Si tel est le cas, le droit du travail s'appliquera.

"Accepter l'accord de méthode, c'est accepter de mourir, juge Gérard Cazorla, secrétaire CGT du comité d'entreprise. Cela voudrait dire que l'on accepte le calendrier, de ne pas faire d'actions en justice et de négocier un plan social."

Les 182 Fralib ne veulent pas entendre parler de la fermeture de l'usine de Gémenos, spécialisée dans le conditionnement des thés et infusions Lipton, Éléphant et Tchae. "En avril, le PDG nous avait dit qu'il n'y aurait pas de fermeture. Aujourd'hui, il nie avoir tenu ces propos", indique le délégué syndical CGT.

Pour ne pas rendre les armes, les Fralib s'appuient sur des précédents dans la région. "Ce n'est pas la première fois qu'une usine doit fermer et que le combat des salariés empêche cette issue", souligne Olivier Leberquier. La multinationale, productrice des soupes Knor, des glaces Cornetto et Miko, des déodorants Axe ou encore des lessives Skip et Omo, a décidé de convoquer un comité d'entreprise jeudi, à Gémenos.

À cette occasion, elle remettra les comptes détaillés et le projet de plan social. Le 27 octobre, un autre comité d'entreprise se déroulera pour discuter de la procédure.

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La CFE-CGC et la CGT accusent

La multinationale de l'agroalimentaire a peu goûté un tract rendu public ce week-end par la CFE-CGC et la CGT. Les deux syndicats accusent Unilever de détruire l'emploi en France en fermant régulièrement des sites; de favoriser ses actionnaires au détriment des salariés; de voler l'État français -grâce à un montage financier via la Suisse- ainsi que ses consommateurs en réduisant "discrètement" les quantités de thé et d'infusion dans chaque sachet. La direction d'Unilever "réfute catégoriquement" ces accusations qu'elle juge "calomnieuses et infondées". Elle ajoute que le groupe "s'est toujours engagé à se conformer aux plus hauts standards éthiques dans l'industrie". Unilever tient à recentrer le débat en justifiant sa décision de fermer l'usine de Gémenos : "En 6 ans, Unilever a perdu 20% de ses parts de marché dans les trois zones (France, Pays nordiques et Italie) où sont vendues 85% des productions de Fralib. L'usine de Gémenos représente à elle seule 27% des coûts pour 5,1% des volumes de production européens".

David MARTIN (Agence de presse GHM)

 

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